Balades a vélo ou en cyclo au Vietnam

Balades a vélo ou en cyclo au Vietnam

La petite reine si chère aux Français depuis sa création à la fin du 19ème siècle n’est pas une inconnue au Vietnam, loin de là. Elle a même été dans sa version à trois roues du cyclo-pousse le principal moyen de transport du pays jusque dans les années 90. C’est seulement à cette époque que l’essor du deux-roues motorisés a réellement pris le dessus sur le deux-roues à pédalier. 

Aujourd’hui, dans la hiérarchie des moyens de transport, le vélo est descendu tout en bas de l’échelle, juste au-dessus du piéton et loin derrière les mobylettes et autres scooters. L’automobile tenant bien sûr le haut du pavé depuis le boum économique de ce début de siècle.

Puisque la plupart des gens ne jurent que par les deux-roues à moteur et que le vélo électrique fait timidement son apparition, ce sont surtout les écoliers et la classe sociale la moins aisée qui utilisent encore le vélo. Et les touristes car c’est un moyen très pratique pour découvrir le pays, notamment lorsqu’on se rend dans les campagnes.

Quand on parle du vélo au Vietnam, il ne faut pas oublier le destin fascinant d’un autre engin à pédales : le cyclo-pousse (xích-lô). Iconique, car il détient une importance capitale dans l’histoire du pays, on se souvient aussi de lui dans « Cyclo », ce magnifique film de Tran Anh Hung qui mettait en scène les déboires d’un jeune conducteur de cyclo-pousse dans les rue d’Ho Chi Minh Ville


 200kg de charge pour un cyclo-pousse

Dérivé du pousse-pousse, que certains trouvaient avilissant dans la France coloniale, le cyclo-pousse est une adaptation française de la voiture à bras que l’on doit à l’ingénieur Maurice Coupeaud et qui fut introduit au Vietnam depuis le Cambodge dans les années 30. Aujourd’hui, plusieurs pays asiatiques continuent encore de produire ce vélo-taxi à petit budget.

Avec une capacité de charge pouvant aller jusqu’à 200kg, le xích-lô a été pendant des décennies un véhicule incontournable du Vietnam. Capable de servir quasiment à tout, il a été aussi un véhicule d’une importance stratégique capitale pour les Viêt-Cong pendant la guerre d’Indochine et aussi pendant la guerre du Vietnam. Il était utilisé notamment pour déplacer des blessés, transporter du matériel pour les combattants, livrer des munitions, etc.

Le vélo, quant à lui, a été largement utilisé par les combattants de la mythique piste Ho Chi Minh entre 1961 et le départ des troupes américaines. C’est avec du matériel chargé et transporté à bicyclettes que la résistance était ravitaillée. Les deux-roues qui servaient pour le transport étaient bricolés dans la jungle afin d’avoir un cadre renforcé et étaient ainsi plus adaptés pour transporter des charges lourdes sur des routes en mauvais état.

Jusque dans les années 1990, conduire un cyclo-pousse pouvait représenter pour un travailleur pauvre un revenu d’appoint. On pouvait trouver des paysans qui venaient en période de soudure, ou des étudiants qui cherchaient à gagner un extra. Mais sinon les conducteurs sont plutôt des professionnels, au sens où c’est leur métier principal pour gagner leur vie.

Le cyclo-pousse a connu bien sûr des versions motorisées dès la période coloniale mais le modèle qui fonctionne à la force des mollets n’a jamais été détrôné en raison de son côté économique. Ce n’est qu’avec la levée de l’embargo américain en 1994, que son utilisation a commencé à diminuer. 


 Découvrir la campagne vietnamienne à vélo

L’ouverture économique qui a suivi a permis aux Vietnamiens d’acheter des mobylettes à des prix abordables, causant le déclin inexorable des tricycles tant aimés. Aujourd’hui, il existe d’autres types de véhicule dérivé du cyclo-pousse qui permettent à des marchands ambulants de vendre leurs produits.

Ce sont souvent des vendeurs de légumes, de jouets, de produits ménagers en plastique ou de CD et DVD piratés. L’avant est bricolé en présentoir et le vendeur peut ainsi se déplacer en musique dans les rues pour vendre ses disques et ses films !

Depuis que les xích-lô ont perdu la faveur des locaux, ce sont les voyageurs qui viennent à la rescousse. Le développement du tourisme a contribué en partie à la survie de ce véhicule. Selon le dernier recensement effectué en 2016, il y aurait 388 unités enregistrées à des fins touristiques.

Vietnam Autrement propose de découvrir le Vietnam à vélo. Le vélo est le moyen à la fois simple et agréable de découvrir le pays, surtout à la campagne où la circulation est plus tranquille. Que ce soit dans le nord, le centre ou le sud (delta du Mékong notamment), les opportunités de balades à vélo sont très nombreuses.

Ces sorties à bicyclette, comme le chantait naguère Yves Montand, permettent d’aller à la rencontre des Vietnamiens dans leurs activités artisanales et quotidiennes. Nous proposons de déjeuner chez l’habitant et aussi de découvrir les paysages des campagnes, vergers, marais salants, rizières etc. 

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